jeudi 23 mai 2013

Le trail de Guerlédan en poème par Yves !!!


Impression Soleil Guerlédan



Dans l’épaisse forêt des monts boisés

Au pied de l’abbaye du bon repos

Les 12 apôtres avaient décidé de camper

Au pied d’un champ  sans même un seau……..

 

Après une nuit légèrement arrosée mais somme toute correcte

Mettons à part des sms douteux sur le plan de l’intellect

Le froid humide d’une nuit profonde  en fit greloter quelques-uns….

Le matin fut naturellement rapide et prompt aux espiègleries de gamins

 

Chacun trouvant réconfort dans des tics vestimentaires

Histoire de conjurer le mauvais sort des courants d’air….

La pression montait derrière la ligne de départ

Chacun cherchant à faire sa place sans bagarre

 

Puis ce fut le coup d’envoi à l’aube naissante

D’un ciel bas voilé du blanc de l’humidité glaçante

Et la poésie fut de ce monde de jambes

Elle émergea dés la cote en une longue bande

 

Une énergie se répandit dans cette masse de corps

En un murmure de ruisseau sur les bords

Cette masse infinie disparut comme avalée

Dans les courbes du dos boisé

 

La forêt de ses bras entrelacés

Recouvrait de son ombre l’humanité

Pauvres âmes perdues dans l’effort

À la recherche du dépassement encore

 

 

Une musique ventriculaire s’installa en nos tempes

La chaleur rapide de nos cellules dans la tourmente

Nous reconnaissions de nouveau la belle sueur perler

Dans le creux de nos dos éclore et s’égoutter

 

Le rythme accéléra les premières pentes

Nos bras moulinèrent en position savante

Les foulées plus généreuses et goulues

Sur l’humus des feuilles dans le creux des talus

 

Le passage de la boue gluante épaisse

Et le piège en bois verglacé de caresse

Plus loin dans ses flancs escarpés

S’ouvrant au dessus du lac vitré

 

Les yeux de fer des ardoisières

Pleuraient des fines lames de pierres

Le sol bourbeux d’une terre grasse sans bruit

Collait et agrippait gigantesque pieuvre endormie

 

Les sentiers dodus offraient leurs formes généreuses

Tout s’arrondissait en un étrange murmure de gueuse

Nous étions ce silence végétal et pur

Que nos pieds foulaient d’un galop de torture

 

La lumière s’échappait de la profondeur lourde du lac

Nos corps pesants tiraillés par la vitesse

Luttaient au son du biniou de prouesse

Puis ce fut ces descentes étroites hérissées

Qui malmenèrent nos pieds aux orteils froissés

Esquivant sans relâche les moindres pointes

Cherchant les minuscules appuis entre le granit énervé

 

Ces montées serpentantes et bifides au sortir de l’enfer

Pliaient nos cuisses aux muscles de carrières

Tel des Sisyphes   nous remontions et descendions

Pauvres de nous éternellement voués à l’effort sans condition

 

Nous avancions en sentinelles égarées

Toujours en  mouvement dans un mystère de nuitée

Le vent chantait nous suées rosées des fougères

L’esprit du vallon sourdement parfumait l’air

 

Nos yeux d’enfants caressaient la beauté des hauteurs

Liberté vivante incarnée du bonheur

Mon esprit divaguait se perdant sur les nuages

Je connus cet instant au-delà des âges

 

Celui qui vous libère du temps et de l’espace

Cet instant où le rêve côtoie la réalité

La douleur musculaire tiraillait nos êtres

La fatigue creusait un fossé de désespoir sans fête

 

Et pourtant chaque pas claudiquant

M’avançait vers l’ultime sentiment

Celui qu’anime la volonté

Force mentale de la santé

 

Ce sentiment de tendre puissance

L’ amour douce fragrance

De la vie

De la vie

 

Dans l’épaisse forêt des monts boisés

Au pied de l’abbaye du bon repos

Les 12 apôtres avaient décidé de camper

Au pied d’un champ  sans même un seau……..

 

Ils apprirent plus tard qu’ils étaient 13

Au cours de la course un cotentraileur était apparu

Mais nul ne l’avait encore su

 

Je dédie ces mots pour en finir

À celui qui aime tant rire

Ce poète de la course aimant

Cet homme aux semelles de vent

 

Qui a su proposer son rêve

Par delà les montagnes sans trêve

Dans le bleu du ciel des infinis

Dans la fleur enfantant la poésie.


 

4 commentaires:

  1. Jean-Christophe23 mai 2013 à 03:42

    Chapeau Yves, toujours aussi inspiré!
    Si le nombre de vers est proportionnel aux kilo parcourus, alors Je n'ose imaginer ta prose au lendemain de la 87k de la barjo...

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  2. Bravo pour cette nouvelle création !!!

    Pour samedi, s'il y a atelier création poétique, on est mal !! Encore que dans mon équipe, y a un poét qui adore les rimes en -uche et -êpes !!

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  3. Je ne manque pas d'inspiration avec vous tous... pour la barjo ce sera du plus court...rimes en -uche et -êpes comme ruche et guêpes ? je vois......du grand art dans le concept de la piqure......
    J'ai aussi une pensée pour mon ami Moustaki qui nous a quittés....

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  4. et ray manzareck!!!!!

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