dimanche 1 septembre 2013

Le Grand Raid des Pyrénées par Nicolas

Ca y est c'est fini.... une année à y penser, à s'imaginer tout les scénario possibles et qui se révéleront tous faux. C'est donc l'heure du bilan, que retenir de ces 40h13 ?

  • Tout d'abord une énorme pensée pour ceux qui n'ont pas pu rejoindre l'arrivée, d'abord pour Arnaud qui a été un bon compagnon de route jusqu'au col de Sencours et qui ensuite fut un excellent suiveur pour gérer le soutien aux ravitos. Enfin, pour Bruno Viltard qui a partagé avec moi ce sublime passage entre Sencours et Hautacam et qui a du s’arrêter sur blessure.

  • Ensuite, le soutien de Florence et des enfants sur les ravitaillements qui redonne du courage et l'envie de ne pas les décevoir. Merci et grosse bise à eux car ce n'est pas facile tous les jours de supporter un traileur !

  • A retenir également, le courage de Vincent qui boucle son Ultra à la pipette !

Pour le reste, c’est une course magnifique entre lacs et sommets avec des paysages qui marquent les esprits et les jambes !



Allez, on reprend du début, que s'est-il passé pendant cette balade ?

4h30, le réveil sonne, il faut se lever, parce que se réveiller, c'est déjà fait depuis la veille, la nuit n'a pas été bonne, la grêle est tombée en fin de soirée, ensuite la pluie... de quoi rappeler des bons souvenirs de la TDS !

5h00, on est sur la ligne de départ on attend la musique pour démarrer, c'est Viva la vida de Coldplay qui lance la fête ! En réalité, ce n'est pas vraiment la grande joie, sur cette montée je sens une douleur type tendinite à l'épaule et je me dit qu'il va être compliqué de faire la brute sur les bâtons si ça continue, de même la tête a du mal à s'y mettre, incapable de rentrer dans la course, la journée s'annonce longue. Heureusement au fil des kms, la douleur s'en va et le moral remonte.Notre petit trio (Arnaud, Bruno et moi) adopte un rythme régulier, Vincent est parti devant. On passe le col du Portet (1400m D+) et on traverse les lacs du Néouvielle avant de franchir le col de Bastanet. Attention les yeux, le soleil se lève et les couleurs sont magnifiques, ça redonne la pêche et la course va pouvoir commencer !



Après la descente, on arrive à Artigues, le comité d'accueil est au complet avec tous les enfants et Florence, Sophie, Nathalie et les parents de Florence, la femme de Bruno manque à l'appel et il l'attend avant de repartir. Arnaud et moi attaquons l'ascension du pic du midi (1700m de D+) le départ est brutal, on gère le rythme, malheureusement, il fait chaud et la montée va faire du dégât. Du col de Sencours au sommet, je me sens de mieux en mieux et malheureusement Arnaud ne récupère pas de son coup de chaud, je croise Vincent à la montée et lui aussi a pris chaud ! Je ne m'attarde pas au pic et il faut refaire à l'envers le chemin pour retourner à Sencours, un objectif : y être avant 15h pour ne pas être derrière ceux qui n'auront pas fais l'ascension ! (barrière à 15h pour attaquer la montée)

De retour au col de Sencours,je retrouve Florence, Lucie et Lisa qui sont montées à pied depuis le Tourmalet, j'attends Bruno qui est revenu après une belle montée, il va bien et il va m'accompagner sur cette longue section magnifique. Je me rends compte au fil des 4 patates à avaler que je grimpe plus vite que Bruno et la cassure se fait, j'apprendrai plus tard qu'il a abandonné à Hautacam sur blessure.

A Hautacam, je retrouve toute la troupe de soutien et Vincent qui récupère de son coup de chaud, nous repartons ensemble et nous ne nous quitterons plus jusque la fin de la course. La base vie de Villelongue n'est plus très loin, on y retrouve la famille pour un ravito « pizza » ! … que Vincent laissera sur le bitume comme les pâtes et tout le solide qu'il avale ! Note pour plus tard : les boissons énergétiques sont plutôt bien conçues !


Je me change pour attaquer la nuit et on part pour l'ascension du Turon de bene, auquel s’enchaîne le Cabaliros, soit 1900mD+, la nuit promet d'être bien occupée ! La montée se fait régulièrement dans le brouillard, les chemins ne sont pas trop techniques (ça change!) et en prime on a droit a un « ravito boite de nuit » à Puy droumide : Musique à fond et feu de camp, on n'a presque pas envie de repartir ! On passe au dessus des nuages et c'est donc montée au clair de lune avant de redescendre dans la brume !


Arrivée sur Cauteret au petit matin, et rebelote 1000m de d+ pour le col de Riou. De là, c'est 24km de liaison pas très intéressants sur des pistes (avec quand même700m de d+ et autant de d-) pour rejoindre Tournaboup, le temps ne passe pas très vite mais malgré ce que dise certains râleurs doublés, il n'y a pas de quoi oublier les magnifiques chemins traversés avant ! Au passage on retrouve Florence et Arnaud qui vont nous croiser plusieurs fois entre la base vie d'Esquièze sère (où Vincent a récupéré 2 cachets pour le ventre après avoir brillamment réussi le bilan médical ! De toute façon, si le bilan n'était pas bon, je crois que l'infirmière aurait du l'attacher... )et Tournaboup.

De là, je connais la route, c'est cailloux en montée, cailloux sur le plat, cailloux et racines en descente, bref, après 130km, que du bonheur ! Plus que 1500m à grimper et 1800 à descendre, on sait que l'on finira, en rampant si il le faut!

Donc, ascension du col à la con que tu crois avoir franchi 3 fois avant de te prendre 3 grosses patates droit dans la pente, heureusement que l'on surveille l’altimètre sinon c'est déprime assurée... La descente est horrible avec des énormes cailloux et des racines, il n'est pas question de courir ! Au restaurant Merlan, dernier ravito, on regarde la montre et on se dit que les 40h sont jouables, ça sent la fin de course idiote à plein nez... on fait pause express et on attaque les derniers 500m de d+, les fans doivent nous retrouver au col du Portet mais nous arrivons avant eux, trop rapide les traileurs !

Finalement on retrouve tout le monde, pause Photo et on attaque la descente en courant, après 155km, je vous recommande les 12km de course...au fil de la descente on accélère bêtement mais malheureusement 2 portions de sous bois glissantes et sans frontales condamneront nos espoirs de chrono, on se raisonne et on fini au trot pour profiter de notre arrivée.

Dernière ligne droite, on retrouve tous les enfants qui feront les 200 derniers mètres avec nous, un gros moment de bonheur, des souvenirs qui défilent pour ces 160km... un ENORME MOMENT !


Pour moi, une grosse satisfaction d'avoir parfaitement géré cette course, sans aucun coup de mou et sans jamais me mettre dans le rouge, satisfaction également du partage avec mes 3 compères qui se sont gentiment relayés pour m'accompagner (40km pour Arnaud, 50km pour Bruno et 100km pour Vincent) j'en ai profité du début à la fin...vivement la prochaine !

4 commentaires:

  1. Merci pour ce beau récit Nico!! et surtout BRAVO!!!

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  2. Nico ayant anticipé l'article sur le GRP il ne me reste plus qu'à compléter. Pas grand chose à rajouter si ce n'est un grand merci à Nath, Manon et la famille Béranger/Cosnefroy pour leur soutien tout le long du parcours. Merci à Nico pour avoir supporté et attendu Vomitoman. En effet, après le coup de chaud du pic du midi, impossible de manger sinon vomito et ce trois fois dont un magistrale à la sortie du ravito de Villelongue. Ca ralenti un peu surtout au ravito en question. Mais bon manger ça sert à rien ! Une petite frayeur d'être arrêté à Esquieze après avoir eu le malheur de demander un spasfon au médecin ce qui nous à encore ralenti. A part ça que du bohneur, de superbe paysage et de grand moments partagés.

    Vincent alias Vomitoman

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  3. A l'image de ma course, ma contribution à ce compte rendu sera court, mais je voulais vous donner ma vision extérieure sur la course, enfin des 3/4 de la course!
    Nos deux finishers m'ont impressionné sur cette aventure, dont j'ai tout de même pu mesurer la difficulté, tant par mon abandon que par le suivi ensuite.

    Nicolas tout d'abord, alias le St Bernard de Cotentrail:

    il m'a impressionné par sa gestion de la course, par sa forme et son humeur constantes du premier au dernier kilomètre. Voir un gars arriver à 9h30 après 120 bornes, 25h de course, 7000m de D+, pas une minute de sommeil dans la nuit avec le sourire et la patate, et impatient de repartir de la base-vie, ça force le respect. de A à Z comme ça, pas un coup de mou.

    Vincent Vomito:

    il m'a impressionné par sa volonté et son mental pour aller au bout: il a fait le même coup de chaud que moi en montant au Pic du Midi, mais lui à su le surmonter pour continuer même le ventre vide pendant les 30 dernières heures de course. Chapeau pour ça.

    Ce GRP est vraiment un truc énorme, un truc de malade à boucler. Je n'étais pas prêt physiquement ni mentalement à me dépasser assez pour le boucler.

    Eux avaient tout fait et étaient prêts pour ça, encore bravo!

    Arnaud

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  4. Une nouvelle fois, chapeau bas les gars.... Pour Nico, le métronome qui poursuit son chemin dans l'ultra tout dans la raison et la gestion.Mais où s'arrêtera-t-il ?
    Et Vincent qui explose (pas ds le Pic du Midi) et qui a enchaîné 2 gros morceaux mais cela au prix d'un énorme entraînement hivernal et printanier....

    Vous pouvez être fier d'être finisher !!!
    Et puis, ne vous inquiétez pas, les Nullards ne vous en tiendront pas rigueur car votre sac à autocollant ne les énervera pas, contrairement aux vestes rouges de certains qui ont eu le malheur de relier Chamonix !!
    C'est clair : veste portée = traileur viré !!!!

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