Swing Song
Ça devait être une sortie sous les bois de l’Hermitage
Sous les feuillus endormis des sentiers boisés sages
Le ciel offrait ses étoiles pour lumière en hommage
Nous courions tels des enfants vers cette inconnue sans âge
C’est alors que les nuages noirs déversèrent sur nos mines réjouies
Une pluie verglacée traversée de ces vents de Sibérie
Nos corps penchés comme les arbres ployés en un étrange cri
Nous pleuvions la tristesse en nos yeux perdus du fond de la nuit
Le groupe de coureurs à l’avant se rassembla en une étrange meute sombre
Le rythme s’accéléra à la fréquence du vent et la route ne fut qu’une ombre
Nos frontales pâlirent en un maigre halo nous touchions l’outre tombe
Les rafales s’amplifièrent cinglant nos visages d’un verglas qui plombe
Nos cœurs s’emballèrent affrontant les cotes infiniment longues
Montantes vers ce ciel de ténèbres aux lueurs froides swing Song
Nos sangs échauffés de St Joseph réchauffèrent nos cœurs perdus sans gong
Et là ce fut le début du cauchemar de l’Hermitage une vraie bombe !!!!
Les mots ne suffiront pas aux images qui vont suivre…..
D’étranges trous préhistoriques des branches ivres
Nos pieds touchaient sous l’épaisse boue des monstres endormis d’immenses bras
Nous vîmes nos corps happés s’enfoncer dans des eaux glacées qui sonnaient le glas
Maintes fois nous faillîmes glisser dans ses profondeurs
Nous étions sur le terrain terrifiant des enfers en pleur
La troupe sortit de ce marasme intrigant sans cœur
Nous entendîmes alors le cri des loups sans peur
Devant moi la troupe accéléra et devint une meute en âge
Je la vis se transformer… d’abord les crocs puis les mains au sol et le pelage…
Nous étions des loups …nous courions dans le vent sans barrage
Nous étions cette danse des origines celles du peuple des nuages
O douce Swing Song chant de la nuit saxophone des tempêtes
Sur les courbes vallonnées nous percions la nuit de nos étincelles en fête
Doux délire des nuits intemporelles musique du défi des chouettes
Nous finîmes autour du breuvage sacré du secret de la course des nuits douce bière et cacahuètes...
Yves
Merci Yves pour ce poéme qui, une fois de plus, justifie nos sorties ...
Il y en a qui court pour se préparer à un objectif bien précis, d'autres pour se faire filmer de dos ou par un drone (selon le niveau et les moyens !!).
Pour nous, c'est une toute autre stratégie : il faut prévoir une sortie improbable, en semaine, de nuit, sous un temps pourri avec un kilomètrage aléatoire (forcément plus élevé que prévu!!) et un bon groupe de lièvres bien énervés.
Ensuite, il faut mettre le monsieur en conditions : un bon rythme de base, des accélérations dans les côtes, des passages humides, des petits perdages, des allusions verbales aux évênements à venir !!!
Et l'Artiste est fin (faim ??) prêt quand le feu d'artifice se met en place !!
A partir de là, il faut vivre le moment, pleinement et.... l'entretenir par un final usant et un réconfort alcoolisé ...
Ainsi les images se transforment en mots ou inversement §§§
Et nous, on se délecte d'avoir fait tout ça pour ça !!!
Yves n'est plus simplement le témoin poétique de nos escapades , il en devient la raison !!!
Vivement dimanche !!!
Bref, vous avez couru quoi....
RépondreSupprimerheu là c'est peut être un peu trop ...nous ne serions pas un peu possédés ????
RépondreSupprimerYves